La relation a la famille est souvent un sujet délicat. Certains sont très proches, d’autres plus éloignés. Il y a des conflits qui, parfois, détruisent les liens à jamais. Mais il peut également y avoir de belles histoires. Des liens plus forts que tout.
Je suis très famille. Je viens d’une lignée importante dans mon pays, la Nouvelle-Calédonie. Mon ancêtre est arrivé en 1855 et s’est installé après son service militaire. Il a eu 11 enfants. De chacun est parti une branche. Aujourd’hui, nous sommes plus d’une centaine de cousins plus ou moins éloignés.
Ma famille
J’ai grandi au milieu de cette grande famille. Très proche de mes tantes et mes oncles, de mon arrière grand-père que je visitais tous les week-ends, et qui a laissé une blessure profonde dans mon coeur lorsqu’il est mort.
Son fils, mon papy, c’est différent. C’est un homme réservé. Je l’estime énormément et j’aimerais qu’il soit fier de moi. Mais nous avons du mal à communiquer. Je n’ose pas, et je crois que lui aussi. Nous sommes retenus par nos deux timidités. Il n’est pas très démonstratif, et moi, je n’ose pas l’être. J’ai peur d’être trop intrusive.
Mais mon papy, lorsqu’il ose, est passionnant. D’aussi loin que je me souvienne, il a toujours raconté des histoires. Des histoires drôles, un peu coquines parfois, mais aussi des histoires de famille.
Sa passion
Il a commencé à écrire à la retraite, de ce que je sais. Au début, cela prenait la forme de petits carnets de couleur. Et un jour, il a réuni les carnets et ça a donné un livre. Puis deux, puis dix. Je ne saurais vous dire combien il en a écrit aujourd’hui. Tous ont été publiés par lui. Tous parlent d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Tantôt il y a deux siècles, tantôt au siècle dernier, mais jamais il y a moins de cent ans.
Ses histoires parlent de notre pays, de sa construction, de son folklore, de ses habitants, de son Histoire. La plupart du temps, il romance des faits historiques. Mais parfois, sous un nom de plume, il se laisse aller à la romance pure.
Comme un devoir de mémoire, on trouve dans ses livres des documents d’archive : des lettres, des cartes, des plans, mais également ses dessins.
Sur ses traces
J’étais encore adolescente lorsque je lui ai mis le premier jet du Coeur des CHEIM entre les mains. Il m’en a fait une critique constructive qui n’a jamais quitté mes pensées. Et quelques temps plus tard, il ma confié un projet, un plan complet pour un roman qu’il me demandait d’écrire.
Cela m’a effrayé. Quelle responsabilité ! Et si je le décevais ? Je me suis créé de blocages, des fausses excuses. Et j’ai laissé le plan dans un dossier, bien rangé, à attendre.
J’y ai pensé. Souvent. Très souvent. Ca me hantait. Il fallait que je l’écrive. J’ai tenté plusieurs fois, mais je me retrouvais bloquée toujours au même endroit.
Déblocage
Je ne sais pas trop comment j’ai levé mes blocages. Je pense que c’est une question de confiance en soi. Un jour de 2021, j’ai décidé que j’écrirai ce livre et que je l’offrirai à mon papy pour Noël.
Et je me suis lancée.
J’ai fait des recherches à la bibliohèque, j’ai lu les passages de ses oeuvres qui avaient lieu à la même époque. Et j’ai mis des mots sur un clavier.
Pour l’instant, il n’a pas de titre. Le plan dit que le titre m’apparaitra de lui-même au milieu de l’histoire. Je lui fais confiance. Je ne force pas les choses.
Et je vous propose, dans cette section, dans des futurs articles, de suivre la génèse de ce projet qui me tient tant à coeur.
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