Nous y sommes : le dernier chapitre du Sang de Delphine. La semaine prochaine, il ne restera que l’épilogue. Si vous ne l’avez pas fait, je vous invite à lire le chapitre 1, le chapitre 2, le chapitre 3, le chapitre 4 et le chapitre 5.
Si vous poursuivez votre lecture, je considère que vous êtes à jour. Attention, je vais spoïler…
Maintenant !
Nous avons laissé nos deux héroïnes en bien mauvaise posture la dernière fois. La mémoire est revenue à Delphine et un mot a du vous venir à l’esprit. Bravo, vous avez trouvé la clef de l’énigme. Dans ce chapitre, nous allons voir comment elles vont s’en sortir…enfin, si elles s’en sortent bien sûr…. Dans tous les cas, vous aurez une conclusion à cette histoire. Pas de cliffhanger.
Sur ce, je vous laisse profiter de ce chapitre et je vous dis quelques mots après l’histoire.
Bonne lecture !
Le sang de Delphine – Chapitre 6
Delphine manqua une respiration. Elles devaient s’enfuir le plus loin possible de cette créature. Elle attrapa la main d’Amandine et fit demi-tour.
Dimitri, cadavérique, se tenait face à elles, dans l’encadrement de la porte.
Elles sursautèrent.
Par réflexe, elles tournèrent toutes les deux la tête et constatèrent qu’il n’était plus dans le lit.
Delphine aurait voulu demander comment il était capable de se téléporter de la sorte, mais voulait-elle vraiment avoir la réponse ? Ne l’avait-elle pas déjà deviné ? Le temps lui manquait, elle devait fuir. Fuir avant qu’il ne prenne son sang.
Il était si affaibli que cette fois-ci, aucun doute, il devrait l’exsanguer pour reprendre des forces. Et qu’adviendrait-il d’Amandine une fois qu’elle serait morte ? Là encore, aucun doute n’était possible : il ferait d’elle son nouveau récipient. Son nouveau calice. Il ferait d’elle son réservoir à remède, sa poche de sang vivante et perpétuelle.
Non. Elle le refusait. Sa fille ne vivrait pas l’horreur qu’elle avait traversé. Elle aurait une belle vie, loin de cet être abominable. Elle serait heureuse. Elle choisirait le bon homme pour partager sa vie. Celui qui n’est pas violent avec elle, celui qui ne lui met pas la pression pour accepter ses avances, celui qui l’accepte telle qu’elle est. Elle choisirait un homme qui ne l’abandonnerait pas dès qu’elle lui annoncerait qu’elle porte en son sein le fruit de leur amour.
Mais pour cela, il fallait qu’elles s’en sortent. Toutes les deux. Aujourd’hui.
Il avança d’un pas, puis deux. Delphine et Amandine en reculèrent de dix.
Il ferma la porte à clef.
Delphine se retrouva paralysée par la peur. C’était en train d’arriver. Ça recommençait. Elle n’avait aucune échappatoire. Jamais. Tout n’était qu’un éternel recommencement. Elle avait réussi à partir, mais elle était revenue. Elle était tombée dans son piège. Elle serait, pour toujours et à jamais, sa proie, sa victime.
Il la regarda et sourit avec malice. Il voyait bien qu’elle était à sa merci.
Je pensais être forte, mais je ne suis qu’une loque. Je me suis bercée d’illusion toutes ces années. Quel échec !
Il avança d’un pas.
Elle ne pouvait plus bouger. Même son instinct avait arrêté de lui crier de s’enfuir. Il s’était résigné. Elle était à lui. Elle était sa poche de sang. Elle allait mourir aujourd’hui.
Il fit un autre pas.
Il ne fallait pas. Si elle mourait, elle lui laisserait Amandine.
Allez, bouge ! Protège ta fille.
Ses jambes ne répondaient pas. Aucun de ses muscles d’ailleurs. Elle était une conscience paniquée enfermée dans un corps qu’elle ne contrôlait pas.
Un pas.
Et s’il se suffisait d’un peu de sang ?
Non, ne sois pas naïve. Même un peu de sang, c’est déjà trop. Et tu crois vraiment qu’il pourra s’arrêter ? Cette fois-ci, il va te tuer. Bouge-toi ! Réagis !
Encore un pas.
Bouge !
Il posa une main sur son épaule.
Delphine ne sursauta pas. Elle était enfermée dans son corps, incapable de la moindre réaction.
Il approcha sa tête d’elle.
Soudain, il y eut un grand bruit et Dimitri tomba à terre. Amandine venait de le frapper à la tête avec une lampe de chevet.
Il se releva péniblement et se tourna, furieux, vers Amandine qui avait reculé contre le mur et reprit sa marche vers elle.
Il va s’en prendre à ta fille. C’est son sang qu’il va boire.
Non, ça, ce n’était pas possible. Elle se refusait de ne serait-ce que de l’envisager. Au prix de tout son courage, elle sortit de sa torpeur et commença à le frapper avec ses poings.
Même dans cet état de maladie avancée, ces gestes ne lui faisaient rien. Il continua d’avancer en ignorant royalement Delphine qui s’acharnait sur lui.
Cela ne marchait pas. Elle devait trouver autre chose.
Elle recula près du lit et appela :
– Hey ! Dimitri ?
Il fit un petit mouvement de tête, signe qu’il l’avait entendue, mais ne la tourna pas et continua d’avancer vers Amandine.
– Prends-moi si tu le veux. Je te donne mon sang.
Elle pencha sa tête, dévoilant sa carotide.
Dimitri s’arrêta. Il se retourna lentement, comme pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un piège. Mais Delphine était bien là, offerte à lui. Elle ne lutterait pas, il le savait. Pour sauver sa fille, elle serait prête à tout. Il avança vers elle.
– Maman, qu’est-ce que tu fais ? cria Amandine ruisselant de larmes et d’effroi.
– Je le fais pour toi, ma toute belle. N’oublie pas que je t’aime. Maintenant file, sauve-toi.
Dimitri posa ses mains sur les épaules de Delphine. Avec son air le plus malheureux, il lui susurra :
– Ma petite chérie, je suis tellement malade. Cette fois-ci, il me faut tout te prendre. Je suis trop affaibli.
Le cœur de Delphine cogna fort. Elle appréhendait. Mourir faisait-il mal ? Mais elle était sûre de sa décision. Si c’était elle, ce ne serait pas Amandine. Elle avait dû sortir. Elle avait dû se précipiter vers la voiture. Peut-être était-elle allée voir la police. Mais ils ne trouveraient que son corps blanc, exsangue.
Avec un peu de chance, bien repu, il s’endormirait et se ferait prendre par les autorités ?
Il posa ses lèvres sur son cou.
Elle sentit sa carotide battre sur sa langue chaude et humide.
Ses dents pointues se posèrent sur elle.
Il y eu un grincement, puis un grand bruit. Dimitri et Delphine sursautèrent. La lumière du jour les éblouit.
Amandine venait d’ouvrir les volets.
Dimitri recula de quelques pas, la face déformée par la douleur. De la fumée commença à s’échapper de ses pores, comme après une douche trop chaude.
– Non, dis-lui de fermer ça ! Je ne supporte pas la lumière. Ferme-la sale peste !
Il commença à s’enflammer.
Amandine se précipita vers sa mère et lui attrapa les avant-bras.
– Tu vas bien, maman ?
– Et toi ?
Paralysé par la douleur, dans des cris d’agonie et une odeur de cochon grillé, Dimitri se consuma. En quelques secondes, il ne resta plus de lui qu’un tas de cendres.
Le silence s’abattit sur la maison comme un coup de marteau.
C’était terminé. Il n’était plus là.
Delphine ne pouvait en croire ses yeux. Elles avaient réussi. Il ne restait de son bourreau qu’un tas de cendre.
Malgré tout, elle restait dans l’attente que quelque chose d’effroyable ne se produise, un rebondissement qu’elle n’aurait pas prévu. Mais rien n’arriva.
Elle expira de soulagement. Sa respiration reprit sa cadence normale et son cœur se calma.
– Tu as réussi, souffla-t-elle en y croyant à peine. Tu m’as sauvée !
Delphine enlaça sa fille et la serra de toutes ses forces. Elle était libérée à tout jamais de ce bourreau ancestral qui n’avait eu de cesse que de la torturer depuis une trentaine d’années.
Elle allait pouvoir reprendre sa vie. Elle allait pouvoir guérir, ne plus vivre dans la peur. Elle allait pouvoir enfin vivre.
– Dans la cuisine, indiqua-t-elle, sous l’évier, tu as une balayette et une pelle. Ramasse les cendres et jette-les par la fenêtre.
Amandine se précipita. Elle remonta l’escalier quatre à quatre et s’empressa de faire le ménage. Elle jeta les cendres comme sa mère le lui avait demandé.
– Et maintenant ? demanda Amandine.
– Maintenant, on rentre.
La mère et la fille, fermèrent la fenêtre, puis la maison, reprirent leur voiture et le chemin du retour.
Les cendres de Dimitri furent emportées par le vent.
Conclusion
Vous voyez, pas de cliffhanger et une vraie conclusion. Qu’y aura-t-il dans l’épilogue ? Je vous laisse la surprise.
En attendant, si vous avez apprécié ce chapitre, je vous remercie de le partager avec vos amis, de le liker ici (les petites mains qui applaudissent) ou sur le réseau social où vous avez trouvé le lien vers lui et de m’écrire un petit commentaire pour me dire ce que vous en avez pensé.
Tous ces petites gestes représentent beaucoup pour moi.
En parlant de réseaux sociaux, je vous rappelle les miens :
Avant de vous parler de ma couverture du tome 1 du Grimoire : Le Coeur des CHEIM, un petit mot sur la suite de la vie du blog.
La semaine prochaine, je vous publierai l’épilogue de cette histoire. J’ai déjà le texte suivant que je vous partagerai, mais avant, j’aurais plein de choses à vous dire. On va faire un point sur l’avancement du Coeur des CHEIM, j’aurais une annonce à vous faire, et je pense que je vous partagerai un article d’un autre blog qui m’a beaucoup émue. Mais je ne vous en dis pas davantage, si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à vous abonner à mes réseaux sociaux ou à ma newsletter pour être informé de mes publications.
Cover reveal
Comme à chaque fois depuis trois semaines, je vous dévoile un peu plus de ma couverture du Coeur des CHEIM. Cette fois-ci, plus de flou, mais toujours du noir et blanc. La semaine prochaine, vous l’aurez avec ses titres et sa couleur. J’espère en tout cas qu’elle vous plait et qu’elle vous donne envie de lire ce premier tome du Grimoire, ma saga en 9 tomes et 3 appendices.
Je vous laisse avec ça et vous dit à samedi prochain !
![Cover 1 reveal Couverture Tome 1 noir et blanc](https://www.mariecreugnet.fr/wp-content/uploads/2021/08/1B834A0F-88C1-4A3C-AEFF-9D5FA3CB087A.jpeg)
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